Oyá.
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Présentation générale.
Oyá ou Oiá fait parti des Orishas majeurs. Elle a une forte relation avec Ikú, la divinité de la mort et exerce un pouvoir spécial sur les Eggúns (qui représentent l'esprit des morts) car elle la mère de 9 d'entre eux. Elle représente le monde des morts et la réincarnation des ancêtres. Avec ses sœurs Obba et Yewá, Oyá fait partie de la trilogie des Orishas muerteras (Orishas associées à la mort). Elle vit, avec celles-ci, près de la porte et aux alentours des cimetières (souvent surnommé ile yansan, la maison d'Oyá) dont elle est, contrairement aux deux autres, la gardienne. Elle est donc la maîtresse des morts que l'on invoque pour sauver quelqu'un de la mort ou pour éloigner la présence de la mort parmi les vivants. C'est le seul Orishas qui a le pouvoir sur la mort.Oyá protège des blessures et des chocs dus aux décharges électriques et aux vents violents.
Oyá
Elle aime la guerre et accompagne souvent Changó dans ses combats. Elle a l'habitude d'accourir avec une armée d'Eggúns. Elle se défend avec 2 épées et anéantit ses ennemis avec son éclair.
Elle symbolise également la perte de la mémoire, les pensées sombres et le sentiment de surpoids des femmes.
Elle se nomme Oyá Yansá. Oyá vient des mots yoruba "Oló" (la maîtresse) et "Oya" (obscurité). Yansá vient de "Iyá" (la mère), de "Omó" (les fils) et de "Mesá" (qui signifie le chiffre 9). Oyá porte aussi les noms (caminos) de :
Oyá est dérivée d'une ancienne divité africaine, Nyale, déesse de la tempête née dans le hauteurs du Niger. Nyale, considérée comme la divinité créatrice du peuple Bambara, est surnommée "la tempête aride". Nyale est vue comme la représentation de la rébellion féministe et celle qui donne des pouvoirs magiques aux femmes. Elle vient d'Ira (Nigéria) est reine de Koso. Dans la règle Palo, elle porte le nom de Centella. Dans l'Umbanda brésilien, elle est représentée par Saint Barbara.
Les "fils" d'Oyá sont de nature calme et dotés d'un caractère tranquille comme la brise. Cependant, quand ils s'énervent, ils laissent éclater leur colère comme une tempête. Tels le vent, ils n'aiment pas se être enfermés. Le quotidien routinier et monotone les ennuie. Ils peuvent être extrêmement fidèles mais aussi avoir des liaisons extra-conjugales. Dans tous les cas, ils sont très jaloux.
Histoire.
Histoire d'Oyá.
Selon la mythologie, elle vient de Nupé, au nord de Yorubaland. Elle a du sang royal. Dans les temps anciens, Nupé était menacé. Le roi demanda à ses orcales comment se protéger d'une invasion. Ils lui répondirent qu'il devait trouver une vierge qui déchirerait un vêtement noir en deux parties. Le roi choisit sa fille préférée. Elle déchira un tissu en deux morceaux et les laissa tomber au sol. Instantanément, le grand fleuve Niger naquit, offrant à Nupé une formidable ceinture de protection que les envahisseurs ne pouvaient traverser. Le Niger est appelé Odó Oyá et est considéré comme la maison d'Oyá. Littéralement, Oyá signifie "elle déchire".
Patakí (histoire) sur Oyá et ses sœurs Yemayá et Ochún :
Il y a longtemps, 3 sœurs, Yemayá, Ochún et Oyá, vivaient dans une tribu. Bien que pauvres, elles étaient heureuses. Yemayá,
la plus âgée, subvenait aux besoins de ses 2 sœurs en partant pêcher en
haute mer pendant plusieurs jours. Durant son absence, Ochún veillait sur Oyá,
la plus jeune. En même temps, elle pêchait aussi et ramassait des
pierres précieuses qu'elle vendait. L'amour qu'elle se portaient
mutuellement était énorme.
Un jour, une tribu ennemie envahit leur village et captura Oyá. Ochún, partie pêcher, était en train de plonger et ne put entendre les cris d'Oyá. De même, Yemayá, qui était au loin, en plein mer, ne se rendit pas compte des appels de sa sœur. Oyá fut donc emmenée, captive.
À son retour, Ochún,
découvrant la disparition de sa sœur, sombra dans la mélancolie et
commença à perdre goût à la vie. Cependant, une rançon avait été
demandée. Ochún commença alors à économiser des pièces de cuivre, jusqu'à ce que la somme soit suffisante pour faire libérer Oyá. Entre temps, le chef de la tribu ennemi, qui tomba amoureux d'Ochún, décida de doubler le prix de la rançon, sachant que les sœurs étaient trop pauvres pour payer. Ochún s'agenouilla, pleura, supplia. Le chef lui demanda sa virginité en échange de la liberté de sa sœur. Par amour pour Oyá, elle accepta.
De retour chez elles, Oyá et Ochún racontèrent tout ce qui s'était passé à Yemayá. Pour qu'Oyá n'oublie jamais le sacrifice de sa sœur, Yemayá orna sa tête et ses bras de pièces de cuivre.
Pendant sa captivité, Olofin, roi du village, avait partagé ses biens terrestres entre les habitants de la tribu : à Yemayá, il avait offert les mers, à Ochún, les rivières, à Oggún, les métaux... Oyá absente, il l'oublia. Ochún implora Olofin
afin qu'il inclue sa sœur dans son partage. Ce dernier admit la
justesse de sa demande et lui attribua le cimetière, seul bien
non-alloué. Depuis, Oyá utilise des instruments en cuivre pour montrer sa reconnaissance envers Ochún et mange au bord de la rivière, propriété de celle-ci.
Patakí entre Oyá et Changó :
Il existe plusieurs patakís qui racontent la relation entre Oyá et de Changó. En voici une première.
Oyá était mariée à Oggún mais, un jour, elle tomba amoureuse de Changó. Celui-ci l'enleva, entraînant une immense haine entre les 2 Orishas.
Un jour, dans une fête, Changó se montra particulièrement agité. Il fut alors pris et enfermé dans un cachot avec 7 tours de clés. Changó avait laissé son pilon dans la maison d'Oyá. Les jours passèrent et comme Changó ne venait pas, Oyá remua le pilon et vit son amant emprisonné. Elle chanta alors ceci :
Centella que bà bené
Yo sumarela sube
Centella que béné
Yo sube arriba palo
Yo sumarela sube
Centella que béné
Yo sube arriba palo
C'est alors que le chiffre 7 se forma dans le ciel. L'éclair brisa les grilles de la prison et Changó s'échappa. Il vit alors Oyá arrivant du ciel dans un tourbillon. Elle l'arracha à la terre. Jusqu'à ce jour, Changó ne savait pas qu'Oyá maîtrisait les éclairs. À partir de ce moment, il commença à la respecter.
Autre patakí entre Oyá et Changó :
Il y a longtemps, Changó
était mêlé à une guerre sans fin. Il avait déjà combattu pendant
plusieurs jours et tués de nombreux ennemis. Cependant, il en venait
encore et toujours, plus qu'il ne pouvait en tuer. Il se retrouva
entouré d'adversaires, au milieu de la forêt. Il appela alors Enchinle mais découvert qu'il avait perdu ses fameux chevaux magiques dans l'affrontement. Changó
se refusa à crier une nouvelle fois de peur d'être repéré par les
ennemis qu'il pouvait entendre, abattant les buissons et seconant les
arbres afin de le retrouver. S'ils le trouvaient, il le tueraient sans
hésiter.
Sans Enchinle, Changó
devait traverser les ravins et se camoufler avec la boue de la rivière
pour se cacher de ses ennemis. Les jours passèrent. Ses impitoyables
adversaires ne s'arrêtant jamais pour faire une pause. Il ne mangeaient
pas. Changó, exténué et meurtri devait continuer de courir sans relâche et sans nourriture.
Il courut inlassablement jusqu'au lieu où vivait Oyá, au fin fond de la forêt. Très peu de personnes savaient qu'elle était la femme de Changó.
Arrivant à la demeure de sa compagne, il frappa à la porte. Elle ouvrit
et le vit contusionné, coupé et haletant. Elle lui demanda alors
comment tout ceci lui était arrivé. Changó expliqua qu'il avait été encerclé et que ses ennemis voulaient le pendre à un arbre. Oyá le fit entrer. Changó
ajouta que ses éclairs n'étaient plus efficace face à ses adversaires.
Elle le réprimanda : "Cela vient du fait que tu manques de courage pour
le combat". Oyá lui donna à boire et à manger. Changó répondit qu'il ne manquait pas de courage mais qu'il était plutôt trop fatigué. Oyá
lui demanda alors ce qu'elle pouvait faire pour lui. Ce dernier lui
révéla qu'il souhaiterait pouvoir s'échapper de l'oppression mortelle
menée par ses ennemis afin de pouvoir prendre du repos et dormir. Il
aurait ainsi la possibilité de recouvrer toutes ses forces et de
terrasser ses adversaires.
Changó, qui avait toujours combattu tout seul, ravala son orgueil et supplia Oyá
afin que celle-ci lui apporte de l'aide. Cette dernière, qui n'apprécia
pas que son époux ne lui rende visite que quand il nécessitait un
soutien, réfléchit longtemps. Finalement, elle lui dit qu'à la tombée de
la nuit, il pourrait se vêtir d'une de ses robes. Ce déguisement lui
permettrait de s'échapper. Changó s'exclama : "ils vont toujours reconnaître mon visage". Oyá
proposa qu'elle se coupe des cheveux que son époux pourrait se mettre
sur la tête. Il pourrait ainsi compléter son déguisement. Elle termina
en lui disant qu'elle coupait ses cheveux afin de sauver la vie de son
roi.
Ils veillèrent jusqu'à la nuit. Oyá n'alluma pas de feu. Elle avait peur que la fumée de sa cheminée n'oriente les ennemis de Changó. Au coucher du soleil et avant l'apparition de la lune, Oyá coupa quelques uns de ses beaux cheveux et les accrocha sur la tête de Changó.
Ce dernier, peu habitué à avoir de longs cheveux, ne sut pas quoi en
faire ; ils tombaient sur ses yeux, entraient dans ses oreilles... Oyá
le fit asseoir et lui noua 2 tresses. Elle lui indiqua une robe en lui
demandant de la mettre rapidement avant que la lune n'apparaisse. Changó s'empêtra dans la robe. Oyá lui demanda de rester debout afin qu'elle se charge de le vêtir. Finalement, Changó fut une pâle copie d'Oyá.
Oyá s'approcha de la porte et scruta le moindre signe. Ne voyant rien, elle le pressa de s'enfuir. Changó sortit, imitant l'élégante démarche d'Oyá.
Il marcha jusqu'à la forêt et atteint la zone de recherche de ses
ennemis. Il les salua d'une inclinaison impériale de tête et continua. À
cause de sa roue trop grave, il ne parla pas. De cette manière, il
s'échappa avec succès.
Une fois suffisamment
éloigné de la forêt, il prépara un camps. Il se reposa et dormit. Il
mangea afin de reprendre des forces et pouvoir se batter à nouveau. Echinle réussit à retrouver son maître. Changó le nourrit et le pansa. Quelques jour plus tard, Changó put remonter sur Echinle, reposé et guéri. Changó s'écria alors : "c'est l'heure de tuer !". Il enfourcha sa monture et gallopa en direction de ses ennemis.
Il atteint le camp de
ses adversaire à l'aube. Il se rua sur eux plein de furie. Des éclairs
sortaient de ses mains. Il poussait des cris de combattant déchaîné. Il
était toujours vêtu comme une femme. Voyant cette effrayante apparition,
avec de longs chevaux flottant au vent, ils crurent qu'Oyá s'était transformée en Changó. Ils paniquèrent.
Au même moment, derrière eux, Oyá
sortit de sa maison, lourdement armée, et commença à brandir et agiter
dans tous les sens sa hache. Ses cheveux courts hérissés produisant des
arcs électriques. Tout en coupant des bras et des jambes, elle cria :
"si Oyá aide Changó, la victoire est certaine !".
Changó et Oyá furent victorieux. Depuis cette bataille, elle est devenue son inséparable compagnon de guerre. La foudre de Changó alliée à l'éclair d'Oyá les rendent invincibles. Ceci n'a toujours pas été démenti.
Ses attributs.
Oyá est en général représentée comme étant une belle femme.Ses couleurs sont le rouge vin, le marron ou le carmélite et 9 autres couleurs excepté le noir (c'est en fait une représentation des couleurs de l'arc-en-ciel). Elle est vêtue d'une jupe composée de 9 chiffons ou foulards de différentes couleurs qui pendent librement. Le reste de ses vêtements est fait de crinoline ou cretonne à fleurs. Sur la tête, elle porte un foulard de 9 couleurs. Elle est également coiffée d'une couronne à 9 pointes desquelles pendent 9 bracelets de cuivre et 9 pièces : une bêche, un pic, une gourde, un éclair, une faux, un bâton, un râteau, une hache et une houe. Parfois, elle est habillée d'une jupe, appelée yagua ou iagua, faite de fibres de palmier royal (palma real) séchées le jour même. Elle peut être décordée de franges de mariwó.
Elle porte 9 bracelets en cuivre.
Elle porte un eleke (collier) composé d'une perle carmélite ou rouge foncé rayée de blanc et de noir séparée de la suivante par 9 perles carmélites ou rouge foncé. Parfois, il est formé d'une répétition de 9 perles blanches, 9 perles noires, une perle blanche et une perle noire. On peut aussi le voir constitué de perles couleur lila rayées de jaune.
Son objet de pouvoir est une sorte de fouet appelé iruké fait avec le crin de la queue d'un cheval noir. Il peut être décoré de perles de son collier. L'éclair est aussi un de ses attributs caractéristiques. Ses principaux attributs sont : les outils de travail (la faux, la houe, le râteau, la hache, le bâton, la bêche, le pic...) et les instruments de guerre (l'épée, le bouclier, le sabre...). On peut aussi ajouter un poignée d'escargots.
On lui sacrifie par immolation des chèvres, des poules, des pintades ou des colombes, toutes de couleur obscure. Certains disent qu'Oyá ne mange pas d'animaux avec 4 pattes. Les offrandes (addimú) qui lui sont faites sont de l'ekru-aro (fêves de cornille non-pelées et cuisinées au bain-marie), du caïnitier, des aubergines, des pommes de terre douces, des bananes indiennes, du pain de haricots carita (rouge), du riz blanc avec des aubergines, des noix de coco, du maïs grillé, du beurre de cacao, de l'huile de palme ou des raisins. Ceci est accompagné de chequete (boisson à base de maïs fermenté). L'eau doit être de l'eau de pluie. Les offrandes sont pour la plus part des fruits et légumes de la couleur de l'aubergine.
Oyá ne n'invoque pas (no se asienta). On la salue grâce à la formule suivante : ¡Jekua Jey Yansá!
On appelle Oyá en agitant un achere (sorte de hochet) constitué par le fruit du flamboyant (longue cosse qui contient des graines qui, en s'entrechoquant, produisent un son). Oyá réside dans une soupière en porcelaine peinte de 9 couleurs (sauf le noir).
Réceptacle pour Oyá
Elle a un visage tellement effrayant que quiconque la regarde devient fou et aveugle. Dans les cérémonies, personne ne pose le regard sur elle. Quand elle possède quelqu'un, il peut prendre du charbon brûlant à main nue.
Ses chiffres sont le 9 ainsi que ses multiples. Son jour est le vendredi (jour choisi par les Orishas pour infliger les châtiments à ceux qui n'ont pas respecté la loi) et son jour saint est le 2 février.
Syncrétisme.
Oyá est associée à la Virgen de la Candelaria (qui se traduit mot à mot par la Vierge de la Chandeleur) ou, à Matanzas, à Santa Teresa de Ávila (Sainte Thérèse d'Avila) qui porte aussi le nom de Santa Teresa de Jesús.CHANTS :
Oyade.........................................................
S:Oyade
Igbariba chekeche
Oyade
Igbariba chekeche
agoina agolona
obba sireo oyade
C: Oyade
Igbariba chekeche
Oyade
Igbariba chekeche
agoina agolona
obba sireo oyade
Ayiloda.....................................................
Toque Tui Tui
S:Ayiloda Oyà okuo
Towo mode ke eyo ayaba
C:Ayiloda Oyà okuo
Towo mode ke eyo ayaba
S:Oyade ariwo
Oyansa loro yokoro
C: Oyade ariwo
Oyansa loro yokoro
"bembé oya oyalafin da e", "oyancoro", "oya oya oya ile o", "?", "?"
"ewe ikokó", "oya o ala kuéri oyá", "oyá oyá o", "omo loyu ré", "oyansá ma tererema"
"oya oya oya ile o"
(guiro a oya)
"lamba osi", "falala kun fá"
"iye iyekua", "?", "ma rere o", "bembé oya oyalafin da e", "?", "?", "olele", "oya oya e adié adié loya", "oya sa oya biri nini", "oyá oyá o", "?", "ewe ikokó", "awa do maina keke rere ke", "teyeye", "oyá mi loyá uga bembé"
TOQUE :
- Iye iyekua
- Oyà por derecho
- Oyá bi’kú
- Tui Tui