dimanche 14 avril 2013

EL YAMBÙ


( réf : juliensalsa.fr,  furius.ca, wikipédia et youtube.com, merci à ces sites pour leurs recherches et accès à la culture, pour toutes corrections où si vous souhaitez ajouter des informations : ameetdependanse@gmail.com)


 Trois variantes ou styles principaux existent à l'intérieur de la  rumba : le yambú, la columbia et le guaguancó. Le yambú est d'un caractère urbain et est considéré comme l'une des modalités les plus ancienne dans ce genre. Il trouve son origine dans les quartiers humbles des villes, et est une rumba de maison, de quartier ou "solares".

Le yambù se danse en couple. L'homme bouge les épaules et le corps avec des insinuations marquées de sensualité, mais avec des mouvements doux et reposés. La femme effectue pour sa part de petites fuites, en s'échappant et à la fois en se protégeant des intentions de possession de l'homme, en s'assujettissant le bord de la jupe (près de son sexe) et en effectuant de petits tours autour du danseur, avec échanges de regards et de mouvements insinuants entre les deux.

yambù par los rumberos de cuba 

Les anciens ensembles de joueurs pour l'interprétation de la rumba yambú dans la ville de Matanzas avaient l'habitude d'être spontanés et improvisateurs; le côté d'une vitrine, le fond d'une chaise, une bouteille de boisson ou simplement le mur  s'employaient en guise de "salidor". Le "toque" ou "golpe" se produisait avec un tumbadora, et le "quinto" avec une petite caisse en bois de cèdre. Le groupe était complété par un joueur de cuilleres en guise de deux baguettes sur une table ou sur les cuisses du joueur assis. La partie vocale se limitait à de courtes mélodies entonnées dans des registres centraux et dans une plus grande manière. Celles-ci étaient chantées par un soliste et un choeur, en guise d'un refrain, et les sujets étaient très variés et simples.

Le quartier "Las alturas de Simpson est, sans aucuns doutes, dans le domaine de la rumba urbaine , la zone la plus importante dans la ville de Matanzas. Ce sont les rues de ce quartier populaire où vivaient et vivent encore, plusieurs des fondateurs de la rumba "matancera" : Anselmo Calle (percussioniste et un chanteur), Silverio Fumero ( compositeur), Ángel Morales ( danseur, percussioniste de quinto et cajon), Juan Bautista Gómez ( danseur), Félix Campos (percussioniste de cajon), Miguel A. Morales (percussioniste quinto et danseur), Quirino Tin (percussioniste de cajon), Salomé Fernández (percussioniste de cajon et danseur). Les femmes, dans ce mouvement, ont aussi eu leurs participation : Yeya Calle (danseuse et chanteuse), Valentina Mesa (danseuse), Marie Sixta (danseuse), Estanisláa Luna (danseuse, chanteuse et compositrice), donne de l'espoir à Fumero (danseuse) et Margarita Zequeira (danseuse), plus connue comme Cundunga la China.

 Ce mouvement qui aurait vu son commencement à la fin du siècle passé et au début du présent, est arrivé à avoir telle signification entre les rumberos, qui dans la ville de Meurtres et dans ses zones suburbaines se sont organisés les sociétés de récréation dénommées des édits, qui étaient groupes intégrés fondamentalement par rumberos. Entre les plus importants s'éveillent Les Congos de Angunga, El Bando Azul, El Prestigio, La Sorpresa, La Clave de Oro, La Nueva India, La Resedad, et bien d'autres non moins reconnus.

yambù par Afrekete 


Les instruments.

Les formations de Yambú était à l'origine construite autour de 3 cajones aussi appelés cajas (caisses en bois qui remplacent les tambours prohibés par les autorités).

Ces cajones portent les noms de :
  • salidor, tumba, tumbadora, bass ou hembra, tambour le plus grave qui maintient la rythmique ;
  • segundo, tres-dos, tres golpes, repicador, llamador, macho ou seis por ocho, tambour moyen qui complète la base rythmique ;
  • quinto, tambour le plus aigu qui improvise.
Dans les premiers Yambús, le repicador n'était pas présent. Il fut rajouté par la suite. Aujourd'hui, il est courant de compléter cette instrumentation par des tumbadoras ou congas, notamment pour la partie du repicador.

Cet ensemble est complété par :
  • des claves ;
  • une guagua (morceau de bambou) frappée grâce à des palitos (baguettes) qui peut aussi être une cajita (petite caisse en bois) percutée avec des cuillères. Le rythme joué par cet instrument, souvent appelé catá, complète celui de la clave ;
  • des marugas (shakers en métal) ;
  • des chekerés.

La structure du Yambú.

La structure du Yambú n'a pas changée depuis son origine. C'est d'abord la clave en 3/2 qui débute pour établir le rythme de base. Puis, les autres instruments entrent progressivement.

Le chant peut alors commencer par une longue introduction appelée lamento (lamentation), llorao, lalaleo ou tarareo similaire à la diana du Guaguancó. Durant cette partie, le chanteur soliste ou gallo (qui signifie "coq"), parfois en alternance avec le chœur, prononce des sons sans signification : "belé belé belé", "a la la la", "a na na na", "que bueno, que bueno aé"... Certains y voient une influence du Cante Jondo, un chant flamenco andalou.

Vient ensuite le canto qui est composé :
  • d'une longue première partie appelée la tema, constituée de courtes mélodies en mode majeur et improvisées par le soliste parfois accompagné de quelques chanteurs du chœur, qui permet d'exposer le thème du morceau. On dit que le chanteur est en train de decimar bien qu'il n'utilise pas forcément la décima ;
  • d'une seconde section nommée l'estribillo (refrain) dans lequel tout le chœur ou vasallo se joint au chanteur soliste.
S'installe alors un dialogue, appelé le montuno, entre le soliste (tambour ou chanteur) qui mène l'inspiración (improvisation) et le chœur qui répète à l'unisson le capetillo (courte phrase de support/relance pour celui qui improvise). L'intensité et parfois le tempo de cette partie responsoriale ne cesse d'aller crescendo pour se terminer sur le cierre (phrase de conclusion).

Les paroles, en espagnol, font souvent référence à la vie quotidienne. Par exemple, dans Mama'buela, on raconte l'histoire d'un jeune garçon qui ne va pas à l'école. Sa grand-mère, quand elle le croise dans la rue, essaye de lui faire entendre raison.

Le rythme.

Le Yambú se caractérise par un tempo peu élevé ; c'est la plus lente des formes de la Rumba. Ceci lui vaut l'appellation de Rumba des personnes âgées.

On joue actuellement 2 version du Yambú. Voici une version de la Havane :

Yambú habanero (clave)
Yambú habanero (clave)

Yambú habanero (tumba)
Yambú habanero (tumba)

Yambú habanero (guagua)
Yambú habanero (guagua)


Voici un exemple de Yambú de Matanzas :

Yambú matancero (clave)
Yambú matancero (clave)

Le rythme de clave du Yambú matancero est aussi appelé clave Yambú.

Yambú matancero (tumba)
Yambú matancero (tumba)

Yambú matancero (repicador)
Yambú matancero (repicador)

Yambú matancero (guagua)
Yambú matancero (guagua)



Le quinto improvise en s'appuyant sur ces bases rythmiques.

 Yambù - los muñequitos de Matanzas