(source : juliensalsa.fr)
Danses ARARÀ par le conjunto folklorico nacional de Cuba
De l'Afrique à Cuba.
La création de Tado.
Le puissant royaume de Tado prospère en rayonnant, surtout culturellement, sur un territoire de plus en plus immense. Dans son âge d'or, que l'on peut situer entre le 15ème et le 17ème, le royaume ajá de Tado s'apparentait à une confédération couvrant un espace allant de la Volta au Kouffo et de la mer à Agbonou (Atakpamé) et à Kambolé (Tchamba). Deux groupes ethiques s'y forment : les Ewés, Evhés, Ehué ou Evegbé et les Fons.
Aux environs du 14ème ou 15ème siècle, le groupe Ewé quitta la cité de Tado en direction de l'ouest pour fonder la ville de Notsé, Notsié, Notsye ou Wancé. Les causes de leur départ ne sont pas élucidées mais une piste reste des conflits de succession dans le royaume de Tado.
Migrations des Ewés (ouest) et des Fons (est)
L'exil des Fons.
L'aîné, Té-Agbanlin ou Zozérigbé, se dirige vers le sud-est et fonde Hôgbonou (baptisé plus tard, en 1782, Porto-Novo par les portugais), capitale du royaume d'Adjatché, sur la côte orientale d'Ouidah. Do-Aklin puis son fils Dako, Dakodonou ou Dako Donou (règne de 1620 à 1645), au détriment de son frère plus âgé Gangnihessou ou Ganyé Hessou (assez méconnu qui fut peut être plus un chef de tribu qu'un roi), jettent les bases d'un nouveau royaume à Abomey ou Agbomé, plus au nord, en 1620. Aho aussi surnommé Houégbadja (règne de 1645 à 1685), fils de Gangnihessou, en établit les bases légales et les grands principes de fonctionnement : règles de succession, missions politiques des souverains... Il forme un gouverement avec qui il dirigea adroitement, codifie la religion et l'administration et développe la ville d'Abomey. À cette époque, le royaume qui se limite au plateau d'Abomey prend le nom de royaume du Dahomey (possiblement autour de 1645).
Son fils et successeur, Houessou Akaba (règne de 1685 à 1708) hérite d'un royaume aux frontières sûres. Il poursuit l'entrepise de son père et tente d'étendre son royaume en attaquant les royaumes yorubas voisins mais cette guerre sanglante ne fut parachevée que par quelques succès. À sa mort en 1708, son frère, Doussou Agadja (règne de 1708 à 1732) lui succède car Agbo Sassa, le fils d'Houessous Akaba, est trop jeune.
Répartition des peuples dans le golfe du Bénin
Le commerce d'esclaves.
Malgré la puissance de son armée, Agadja n'a pas pu mettre son royaume à l'abri de l'invasion des Yorubas du puissant royaume rival d'Oyó en 1726. Suite à cette défaite, il conclut la paix avec Oyó en 1727 par un accord qui contraint le royaume d'Abomey à payer un lourd tribut annuel (l'agban) : armes, perles, textiles, animaux, une quarantaine de jeunes filles et une quarantaine de jeunes hommes destinés aux sacrifices humains et à l'esclavage.
Agadja ignore le tribut les premières années, ce qui coûta à son royaume de nouvelles invasions en 1728, 1729 et de 1730 à 1732. Cette dernière défaite a été particulièrement humiliante pour le royaume d'Abomey qui vit son prince héritier Tegbessou alors pris temporairement en otage, faire partie pour un temps, du tribut humain enfin payé à Oyó. Cette soumission n'épargne pas pour autant le royaume d'une nouvelle invasion yoruba en 1739. Le royaume d'Oyó laissa un représentant à Abomey qui devient ainsi un royaume vassal. Les troupes d'Oyó laissant chaque fois la capitale Abomey en feu, Agadja se résigna à transférer la capitale de son royaume à Allada en 1730 et jusqu'à sa mort en 1740.
Son fils, Tegbessou ou Tegbesu, lui succède en 1740. À peine couronné, il annonce qu'il refuse de payer l'humiliant tribut au Royaume d'Oyó. Les Yorubas réagirent vite et Tegbessou dut se plier lui aussi contre son gré au versement du tribut. Pour compenser cette perte d'argent, Tegbessou se fit ardent défenseur de la vente d'esclaves aux Européens (Néerlandais, Portugais, Danois, Anglais et Français) qui le rétribuait avec des armes à feu. La côte du Dahomey devient une plaque tournante du commerce triangulaire. Tegbessou s'assurait ainsi une rente annuelle de 250.000 livres sterling. En 1774, son fils, Kpengla, le remplace. Il fait du commerce des esclaves et des guerres de conquête son credo.
Ses successeurs ont peu marqué l'histoire jusqu'en 1818. Ghézo prend le pouvoir par un coup d'état. Il réorganise son royaume, rétablit la paix civile, constitue une armée puissante et bien entraînée, célèbre par son corps d'amazones. Cette militarisation à outrance lui permet, au milieu du 19ème siècle, d'attaquer les Yorubas et de se libérer du tribut dû à l'État d'Oyó. Il capture de nombreux africains pour les vendre sur la côte. Il continue ainsi de faire prospérer le commerce des esclaves mais multiplie aussi les parcelles d'agriculture (noix de palme et palme à huile) et introduit des cultures nouvelles (maïs, tomate, arachide, tabac...) pour remplacer le commerce de la traîte qu'il sent menacé.
Son fils, Glélé, le remplace en 1858. Il poursuivit la politique d'expéditions militaires, en partie pour venger la mort de son père, et aussi dans le but de capturer des esclaves et faire perdurer le commerce des esclaves. S'il signa un traité avec la France le 19 mai 1868, cédant Cotonou aux Européens, il refusa toujours de recevoir des émissaires anglais qui venait d'interdire le commerce de l'esclavage sur les côtes. Commerce qui vit son déclin dès lors que les navires britanniques attaquèrent sans relâche les navires esclavagistes depuis le Nigéria.
Les Ararás à Cuba.
Le commerce des esclaves a par conséquent déplacé vers Cuba une population africaine issue de la zone de l'actuel Bénin (côte surnomée "côte d'or" ou "côte aux esclaves"). Cette vague d'esclaves, estimée à plus de 200.000 individus entre 1750 et 1873, était essentiellement destinée à la production de canne à sucre. Ce processus a suivi 2 circuits.
Tout d'abord, de manière directe. Suite à l'attaque du royaume du Dahomey par l'empire Yoruba, de nombreux Ewé-Fons sont capturés, vendus en esclaves et transportés à Cuba entre 1750 et 1800. Puis, tout au long de son histoire et de son expansion (conquêtes et absorption d'ethnies), le Dahomey a lui aussi joué un rôle d'intermédiaire avec les comptoirs européens de la "côte d'or" en proposant des esclaves faits prisonniers dans la zone de l'actuel Bénin et parmi les peuples de son voisin yoruba.
D'autre part, il existe un circuit indirect qui a relié l'Afrique à Cuba. En effet, Haïti a reçu un important afflux d'esclaves destinés à la production de la canne à sucre. Cette terre, alors colonie française, n'eut pas de difficulté pour se fournir en esclaves au sein du commerce triangulaire puisque la France pouvait directement profiter des comptoirs installés au Bénin. À partir de 1791, suite à l'insurrection de nombreux esclaves contre leurs maîtres, un grand nombre de propriétaires français et certains de leurs esclaves ont fui vers la zone orientale de Cuba. Ils ont ainsi apporté leurs musiques et leurs instruments.
L'appelation "ararás" fut donnée à Cuba aux esclaves issus des ethnies Fon, Ewé, Adjá, Popo, Mahí et Minas, capturés sur l'ancien territoire du Dahomey (actuelle République du Bénin) et importés sur l'île. Certains historiens ou musicologues estiment aussi que des petits groupes yorubas furent confondus et incorporés sous ce nom générique. Ils sont considérés comme un groupe hétérogène et minoritaire par rapport aux Lucumis ou aux Bantous. Le nom "arará" (on trouve aussi l'appelation "aradá") est dérivé du nom de la ville d'Alladá. Ils se répandent sur les actuelles villes de Matanzas, Jovellanos, Perico, Agramonte ou Cárdenas puis de la Havane et Cienfuegos. Leur influence s'étend jusqu'à Sancti Spíritu.
Au 17ème siècle, les Ararás ont l'occasion de se regrouper au sein de cabildos ou sociétés d'entre-aide qui reflètent les différentes régions et ethnies de provenance de ces esclaves. Ils prennent par exemple les noms de :
- Ararás dahomés ou Ararás dajomés ;
- Ararás maginos ou Ararás majinos (ethnie Mahí) ;
- Ararás sabalús, Ararás savalús ou Ararás sabalís (esclaves venant de la ville de Savalu ou Savalou, au nord du Dahomey) ;
- Ararás cuévanos (ethnie Covè) ;
- Ararás ajicóns, Ararás agicóns ou Ararás ajíkóns ;
- Ararás abopás ;
- Ararás nezeves, Ararás neceves ou Ararás neaeves ;
- Ararás kuébanos ;
- Ararás cuatro ojos.
Au 19ème siècle, on compte 7 cabildos ararás à la Havane, 4 à Matanzas et 3 à Santiago de Cuba.
Les cabildos permettent une convergence des divers groupes ethniques ararás qui, malgré des différences dans leurs pratiques socio-culturelles, vont devoir s'unir pour fortifier leur cohésion. Ainsi, la culture ararás est née de l'intéraction soutenue et affective d'individus d'ethnies distinctes.
La culture arará s'est un peu noyée dans le métissage. Elle est encore particulièrement visible dans la région de Matanzas.
Pilar Fresneda
La religion.
Bien que les Ararás aient été présents dans toute l'île, ils ont surtout pu recréer leurs cultes dans les provinces de la Havane et de Matanzas. Cette adaptation de leurs rites et religions africaines à Cuba reçut le nom de Regla Arará. Suite à des persécutions subies de la part des autorités coloniales et plus tard des néocolonialistes au début du 20ème siècle, les institutions religieuses ararás ont quasiment disparues de la vie publique dans de nombreuses régions. Elle ne survit actuellement qu'à Matanzas.Les principaux temples ou établissements rituels ararás, communément appelés casas-templo, de la province de Yumurí (autour de Matanzas) sont :
- Araoko (Matanzas) fondé en 1816 qui abritait le cabildo Espíritu Santo ;
- Ayá Fukalawó (Jovellanos) ;
- Sociedad San Manuel ;
- Casa de los Zulueta, bien que proche géographiquement de la Sociedad San Manuel, il diffère des différences notables dans la manière de conduire les rituels ;
- Iré Amoreyé (Perico), autrefois connu comme la Sociead Africana ;
- Iré Moyokán (Cárdenas) créé en 1920.
Matilda Sotomayor
Les établissements ararás d'Agramonte et de Torriente (dont la Casa de San Lázaro) sont une prolongation des temples de Perico et Jovellanos, bien qu'ils n'aient pas conservé le même niveau de pureté religieuse.
La finalité de la règle Arará est de mener une vie digne d'un passage heureux du monde des vivants à celui des morts. Pour cela, les croyants vénèrent des divinités avec lesquelles ils communiquent au travers de systèmes de divination (basé sur une boîte contenant 4 compartiments et des perles de couleur), de cérémonies avec musiques et danses (impliquant une possession), d'orations ou de saluts rituels. Ces dieux sont aussi consultés pour tout problème rencontré dans la vie quotidienne : problèmes de santé, parcours social... Tout manquement vis-à-vis d'une divinité peut être motif d'une situation défavorable dans la vie d'une individu. Le culte aux anciens est également très présent au travers de cérémonies (jobá pa kututó).
Panthéon arará.
Il est assez courant de présenter les Foddúnes en parallèle avec leurs homologues yorubas, les Orishas. Ceci s'explique en partie par le fait que la religion arará a ajourd'hui absorbé certains éléments de la culture yoruba, à tel point qu'elle en danger de disparition. Voici les divinités principales du panthéon arará :
- Awueyí et Agueyí (à la Havane), Boko, Leborisa, Oddán, Ajosi Oddú (à Matanzas), Ajosí et Ojosí (à Jovellanos) ou Somaddone, Somaddeno, Somaddonu et Somadonu (à Perico) qui est assimilé à Obbatalá. Maître des têtes et des pensées, il est souvent considéré comme le père de tous, Hommes comme Foddúnes. Dans la moitié de ses caminos, il est un homme et dans l'autre moitié, une femme. Sa couleur est le blanc. On lui offre des colombes blanches, du riz et des boules de coton. Il se syncrétise avec la Virgen de la Merced (son jour saint est le 24 septembre) ;
- Afrekete, Afenequete et Agüema (à Matanzas), Fereketé et Ferequeté (à Jovellanos Baró et à Perico), Anamú, Ananú et Nan-Nú (à Jovellanos Zulueta) ou Beta Oyó (à Cienfuegos) est assimilée à Yemayá. C'est la divinité de l'océan. Dans l'un de ses caminos, le plus puissant, elle est Olokun qui vit au fond des mers. Elle est la mère de 17 des Foddúnes. Ses couleurs sont le bleu et le blanc. Elle se syncrétise avec la Virgen de Regla (son jour saint est le 7 septembre) ;
- Afrá Kubije ga, Elewasó, Zaneto et Legba (à Matanzas), Jurajó Tatuó et Juranjó (à Jovellanos Baró), Topo Yayino et Borbajuraco Topo Yaíva (à Jovellanos Zulueta), Jundajó, Hundaxo et Tocoyo Yonó (à Perico), Afrá (à Agramante) ou Oguse (à Cienfuegos) est assimilé à Elegguá. C'est le maître des chemins et le messager entre les Hommes et les Foddúnes. Il est le premier appelé dans une cérémonie car il ouvre et ferme tout acte religieux. C'est lui qui reçoit les offrandes et les répartit aux autres divinités. Ses couleurs sont le rouge et le noir. Il se syncrétise avec San Pedro (son jour saint est le 29 juin) à part à Perico ou il est associé à San Antonio de Padua (son jour saint est le 13 juin) ;
- Jebbioso Aná Ma, Hebbioso Aná Ma, Gevioso, Gebbioso, Hevioso et Ebbioso (à Matanzas, Jovellanos et Cárdenas), Acuoso et Oluoso (à Perico) ou Erioso Hebioso (à Cienfuegos) est assimilé à Changó. On lui donne aussi les noms suivants : Debioso, Debiosó, Oluoso, Anamá, Zaká, Ibó, Daddá Maggalá, Ajokéi, Akrifoddú, Luwuru, Akodá, Awurú, Taddaddé, Bori, Ole Lebioke, Ograddá Año, Ekun, Fdeyw, Fedyú Okundayo, Ofundáyo, Tana, Omogoddo, Alabáloke, Janú Yemoró, Januyemorú, Aggaradumi, Imaló, Ondúa, Anagú, Chola, Cholá, Cholar, Anakokú ou Piotá. Né du feu et élevé par Nana-Nú, c'est le dieu du feu, du tonerre et des tambours. C'est le frère de Sagbata. Bien que doté d'une grande beauté, ce coureur de jupons et un guerrier fier et vaillant. Ses couleurs sont le rouge et le blanc. Il se nourrit de moutons, de coqs et de bananes. Sa nourriture préférée est le tapi-tapi, à base de boules de riz et de gombo. Il se syncrétise avec Santa Bárbara (son jour saint est le 4 décembre ;
- Gum (à Matanzas), Ajoaggún, Ajuagún et Ajuangún (à Jovellanos Baró), Oggullé (à Jovellanos Zulueta) ou Cuacho Cuacoturio, Aladdekó, Achibiriquí, Achibirikí, Akutorio et Acutorio (à Perico) est assimilé à Oggún. On lui donne aussi les noms suivants : Alailúo, Gamu-Gamu, Balindjo, Togó, Ibo Buá, Ibo Cui, Gambúa, Oloddeco ou Bereche. Il vit dans les forêts. Il est le maître des métaux. Ses couleurs sont le noir, le vert et le violet. Il se syncrétise avec San Juan Bautista (son jour saint est le 24 juin) à part à Perico ou il est associé à San Pedro (son jour saint est le 29 juin) ;
- Aché (à Matanzas), Aggé et Agué (à Jovellanos Baró), Wewé (à Jovellanos Zulueta) ou Aggidai (à Perico) est assimilé à Ochosi. Ses couleurs sont le vert et le noir. Il se syncrétise avec San Norberto (son jour saint est le 6 juin) ;
- Masé, Foddú Masé, Foddu Masén, Mase Yoyowue et Mose (pour tous les temples ararás), Nesugue (à Cienfuegos) ou Malé (à Perico) qui est assimilée à Ochún. Elle vit dans les rivières. Ses couleurs sont le jaune et le blanc. Elle se syncrétise avec la Virgen de la Caridad del Cobre (son jour saint est le 8 septembre) ;
- Odañe, Dañe et Dañé (à Matanzas), Addañé, Addanó et Addañó (dans le temple de Baró), Yawarinume et Yaguarinume (dans le temps de Zulueta à Jovellanos), Ayéwe (à Perico) ou Afrequeté (à Cienfuegos), qui est assimilée à Oyá. C'est la maîtresse du vent, des tempêtes et des éclairs. Elle fut l'épouse d'Hebbioso. Ses couleurs sont toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sauf le noir. Dans un de ses caminos, celui de Naé, elle vit dans les tombes, près des morts. Elle se syncrétise avec Santa Teresa de Jesús ou Virgen de la Candelaria (son jour saint est le 15 octobre) ;
- Dasoyi, Parará, Aluá, Asoyín, Asojano, Sakuatá et Azowano (à Matanzas), Aluá, Daluá, Dalluá, Ojundegara et Ojún Degara (à Jovellanos Baró) Adipreti et Ayáo (à Jovellanos Zulueta), Afrimaye, Afrimaie Ganayú et Alúa (à Perico) ou Zapatá (à Cienfuegos) est assimilé à Babalú Ayé. Il porte aussi les noms suivants : Awó Aggrónica ou Sódyi ou, dans ses divers caminos (avatars), Agró, Aggidai, Agrosometo, Osumayá, Daida, Ofido, Adrapete, Emergundé, Agramano, Son-Poná ou Azoiy. C'est le maître de la Terre et des maladies infectieuses et épidémiques. Comme il protège de ces maux, il est très respecté et vénéré parmi les Ararás. Il est médecin mais aussi guerrier. Sa couleur est le violet. Il est vêtu d'un pantalon fait en toile de sac de jute et d'une chemise colorée. Sa peau est couverte d'ulcères et il souffre de la lèpre. Il marche à l'aide de béquilles et est accompagné de 2 chiens. Il se syncrétise avec San Lázaro de las muletas y leproso (son jour saint est le 17 décembre) ;
- Sobo (à Matanzas) ou Osain Sebola (à Jovellanos et à Perico) est assimilé à Ossain. Sa couleur est le vert foncé. Il se syncrétise avec San Silvestre (son jour saint esst le 31 décembre) ;
- Manu-Lisa (à Matanzas), Malé-Daluá (à Jovellanos Baró), Malé (à Jovellanos Zulueta) ou Malé-Juebas et Oday-Juero (à Perico) assimilée à Odduduwa. Il se syncrétise avec San Manuel (son jour saint est le 1er janvier), médecin prodigieux et roi. À Jovellanos et Perico, il est représenté sous la forme d'un ophidien, donnant naissance à des cultes utilisant des reptiles et en particulier le majá (serpent) dit de Santa María. Ses couleurs sont le blanc et le doré ;
- Naná Burukú ou Bukú, divinité des eaux stagnantes et des lagunes. Elle est représentée par un serpent. Parfois considérée comme divinité androgyne. Sa nourriture ne peut être cuisinée dans un chaudron en fer. Les sacrifices doivent être réalisés sans effusion de sang, par asphyxie avec un tissu de couleur. On lui offre des tonnelles et 7 espèces de boissons auxquelles on ajoute un peu d'huile d'olive. Elle se synchrétise avec Santa Ana ;
- Yewá Afirimako, déesse de la mort et des abandonnés et reine des cimetières ;
- Tokuno, Foddún qui découvre tout. À tout moment, il peut obtenir ce qui est nécessaire
- Saborissá, père d'Hebbioso et maître des champs et des volcans. Il domine la nostalgie et la tristesse. Il est représenté par le palmier royal, ainsi, quand il se courbe, il peut observer le monde entier. Il est vêtu de rouge. Il se nourrit de tapi-tapi comme Hebbioso ;
- Adaigueto, équivalent d'Osun ;
- Sofiacute, équivalent d'Oshanlá ;
- Auñoro, équivalent d'Obanlá ;
- Sogbo, équivalent d'Agallu ;
- Towosi, équivalent de Yewa ;
- Toisa, équivalent d'Obba ;
- Agasu, équivalent d'Inle ;
- Agaje, équivalent d'Orisha Oko ;
- Jojo ou Hoxo, équivalent de Los Ibeyis ;
- Loko, équivalent d'Iroko ;
- Dayí ;
- Argüe.
Ordre religieux.
L'instrumentation.
Les Ararás ont peu marqué la musique populaire cubaine bien qu'ils possèdent une riche et complexe culture musicale. Il existe 3 sortes de répertroires musicaux : l'un est dédié aux divinités, le second aux ancêtres et le dernier est joué pour se divertir.
Les tambours du Dahomey sont facilement identifiables grâce à leur forme similaire à une coupe. Ils sont uni-membranophone et la peau est tendue à l'aide d'une corde de chanvre qui forme un zig-zag entre la peau et un système de chevilles clouées sur le corps du fût. L'autre extrémité est fermée et forme une sorte de pied pour le tambour. En général, ils sont décorés d'un liseré en zig-zag peint ou plus rarement gravé et parfois accompagné de visages humains ou d'animaux sculptés. Pour certaines cérémonies particulières, les tambours peuvent aussi être habillés.
Tambours ararás
La musique arará se joue sur 3 à 5 tambours qui peuvent, en fonction du type de cérémonie et de son destinataire, soit être joués à main nue sur la peau, soit frappés d'une main sur le fût avec une baguette et joués de l'autre main sur la peau. Quand il s'agit de tambours consacrés, il faut s'être lavé les mains pour jouer ou utiliser une baguette en forme de garabato (bâton en bois de goyave terminé en V) appelée adafí, bidafí, igdafí, guidafí ou encore aguidafí. Cet objet porte sans aucun doute une signification religieuse car il est aussi utilisé par les danseurs pour honorer certaines divinités. C'est une sorte de sceptre qui représente un dieu.
De nombreux noms sont donnés aux tambours. Assez régulièrement, ils sont appelés du même nom que les tambours yuka, soit, du plus large au plus petit, caja, mula et cachimbo. Ils peuvent aussi porter le nom générique de hun ou jun, probablement dans les alentours de Matanzas. Du plus grand au plus petit, ils reçoivent alors le nom de bugán, xumpé, hun-hogulo et buní. Ces mêmes tambours peuvent également être appelés ñonofó, ñonufó, yonofó, kun-gán ou caja (plus large), aplití, aplintí ou ablití (médium large), achébolisá ou sebolisa (petit médium) et güegüé, wéwé ou akuebí (plus petit). Certains parlent, notamment à Jovellanos, du plus grave au plus aigu, de junga, hunga, dajún, ojún dajó ou caja, de junguede, junguedde ou hunguede et de juncito ou huncito plus d'un optionnel jun, hun ou bajo. Il arrive que soit aussi cité un tambour complémentaire appelé klokó. À Cienfuegos, on trouve les appelations ojún dajó, aplití et akuebí.
Le tambour le plus large, le ñonofó, se joue en général avec la main gauche sur la peau et avec la main droite munie d'un adafí qui percute soit la peau du bout du crochet, soit le fût avec le corps de la baguette. Ce tambour est placé au centre de l'ensemble musical et joue le rôle d'improvisateur. L'aplití se joue avec la main gauche nue et avec un adafí dans la main droite sur la peau. L'achébolisá et le güegüé se jouent avec 2 baguettes fines et flexibles qui frappent la peau.
Les tambours peuvent prendre des noms spécifiques en fonction des divinités pour lesquelles ils sont joués. Pour Asoyí, ils reçoivent le nom de sojún, asojún ou sohoun. Asojún peut aussi représenter plus généralement les tambours consacrés car ce mot signifie "tambours sacrés".
Cet ensemble percussif est complété par une oggán (cloche sans battant), équivalent de l'ekón des Abakuás, qui à défaut peut être remplacée par une guataca (serpette ou soc de charrue) et par des hochets métalliques (cherés, atcheré ou asogue). Le complexe rythmique produit accompagne des chants rituels en langue fon-ewé dirigés par un chanteur soliste, le jacimo, auquel répond un chœur. Les chants rituels comprennent des éloges aux saints et des chants en l'honneur des ancêtres (Kututó, Kotoko, Kutito ou Zamgbeto, équivalent des Eggúns du système yoruba).