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La religion Yoruba, aussi appelée Regla Lucumi ou Regla Ocha-Ifa, est dominée par un Dieu suprême nommé Oloddumare. Il est source de l'ashé, l'énergie spirituelle de l'Univers. Oloddumare est l'unique Dieu, omnipotent et pur, créateur de tout ce qui existe, auteur du destin de tout être vivant et producteur de la vie. Oloddumare est la manifestation matérielle et spirituelle de tout ce qui est.
Oloddumare n'est pas en contact direct avec les hommes qu'au travers de ses diverses manifestations comme Olorún (en contact direct) ou Olofin (contact indirect).
Dans la Santería, il existe 3 systèmes de divination principaux : le biagué, le diloggún et l'ifá.
La tradition yoruba a toujours utilisé les fêtes, les rythmes et les chants pour honorer ses divinités. Les chants sont des prières spécifiques pour attirer l'attention des Orishas, les dieux du panthéon yoruba.
Il existe trois types de tambours ou toque de santos (aggroupations religieuse) différents avec des fonctions très précises :
- aberikolé, tambour joué uniquement en l'honneur d'un mort ou d'un ancêtre mort qui le demande ;
- wemilere, güemilere ou güiro, tambour directement dedié à l'Orisha qui l'aurait demandé et sert à faire la fête. On n'utilise que des instruments acoustiques qui n'ont pas été consacrés ;
- batá aña, directement dedié à l'Orisha qui l'a demandé et sert comme ebbó ou offrande spécifique. Les tambours utilisés, appelés tambor de fundamento, doivent être consacrés et ne peuvent être joués que par des hommes qui ont été initiés pour cette fonction, les omo aña. Traditionnellement, les musiciens doivent être des initiés mais certaines traditions modernes utilisent des percussionnistes qui n'ont suivi qu'un rituel appelé "lavar las manos". Dans les tambours aña vivent 3 divinités qui sont honorées à travers des rituels sacrés spécifiques.
Guiro a Eleggua
Oro Cantado Aberikolà
Pendant ce type de cérémonie, on ne boit pas de boisson alcoolisée à l'exception de celle demandée par un Orisha pour sa consommation personnelle. Généralement, on prépare un chekete pour l'offrir aux aleyos s'il est nécessaire mais toujours après la fin du tambour. Le chekete est une boisson préparée avec des oranges aigres, de l'eau, du sucre roux et quelques grains de maïs grillé qu'on a laissée reposer pendant 21 jours à l'ombre.
À l'exception du tambour aberikolá, les Orishas participent aux tambours pour s'amuser et donner des précieux conseils aux croyants. Dans ce cas, les Orishas se manifestent dans leur propre langue (yoruba ou créole).
Dans les tambours aberikolá, les Orishas "pleurent" pour démontrer leur peine de la perte d'un iworo. Pendant ce tambour, les Orishas ne "parlent" jamais. Ils arrivent, saluent et partent. Traditionnellement, dans un tambour aberikolá, c'est l'Orisha Oyá qui vient.
Durant les cérémonies, le chant et la danse peuvent être accompagnés par une grande variété d'ensembles de percussions. Parmi eux, le plus prestigieux de ces ensembles est constitué de 3 tambours bi-membranophones (la plus grande des deux membranes s'appelle l'enú et la plus petite, la chachá) en forme de sabliers appelés les tambours batás.
Les batás sont considérés comme étant des manifestations de l'Orisha nommé Aña et qui ne peuvent être touchés et joués que par des initiés au culte d'Aña.Les tambours batá sont frappés à main nue des deux côtés en les tenant horizontalement sur les genoux. Il y a trois tambours de tailles différentes : le plus grand, l'iyá ou mayor (la mère), le moyen, l'itótele ou segundo et le petit, okónkolo. L'iyá est munie d'une rangée de sonnailles appelée chaworo ou chawori.
Les cérémonies se composent traditionnellement de 4 parties :
- l'oru seco ;
- l'oru cantado ;
- l'iban balo ;
- le cierre.
L'oru seco :
Il existe 24 saluts pour les Orishas. L'ordre suivit ne diffère que peu entre différents tambours. L'Orisha, pour lequel est joué le tambour, est salué en dernier et non à sa place normale.
L'ordre généralement suivit est : Elegguá, Oggún, Ochosi, Obaloke, Inle, Babalú Ayé, Osain, Osun, Obatalá, Dadá, Oggue, Aggayú, Orunla, Orisha Oko, Ibedyi, Changó, Yewá, Oyá, Ochún, Yemayá, Obba et Oddudua.
Comme ces saluts sont directement joués pour les Orishas, certains percussionnistes considèrent cette partie comme la plus importante de la cérémonie.
L'oru cantado :
Comme dans l'oru seco, chaque Orisha est salué dans un ordre plus ou moins fixe. Les rythmes joués dans l'oru cantado sont parfois les mêmes que ceux joués pendant l'oru seco.
Un ordre assez fréquent est : Elegguá, Oggún, Ochosi, Orisha Oko, Inle, Babalú Ayé, Osain, Obatalá, Oddudua, Dadá, Obaloke, Aggayú, Ibedyi, Changó, Obba, Yewá, Oyá, Yemayá, Oshún et Orunla. Une fois de plus, l'Orisha pour qui est joué le tambour n'est pas joué dans l'ordre normal mais est placé à la fin.
L'iban balo :
Le cierre :
Cierre signifie "fermeture". Cette phase commence par un oru seco durant lequel les ancêtres ou eggúns et les Orishas liés à la mort son salués. Après quoi, différents toques pour leurs Orishas respectifs sont joués dans l'ordre suivant : Eggún, Oyá, Babalú Ayé, Osain, Yewá et Yemayá.
Durant le toque pour Yemayá, une personne imite cet Orisha en train de verser un sceau d'eau pour nettoyer spirituellement la pièce. Puis le sceau est sorti dans la rue où il est vidé de son contenu. Ce geste symbolise le nettoyage des énergies spirituelles dégagées durant le tambour. Le toque se termine quand le sceau est placé à l'envers face aux joueurs de batá. Avec ce signe, la partie seco du cierre se termine.
La première partie du cierre se poursuit par des chants pour Elegguá. Les tambours batá jouent le toque
Laktopa. Ensuite, ils jouent la salida (sortie) durant laquelle des chants pour Elegguá et Olokun sont chantés.
Le tout dernier moment de la cérémonie est un court signe, le final, joué par les batás, marquant la fin du tambour.
Lazaro Ros : Orishas