samedi 9 mars 2013

YORUBA

La religion Yoruba
( réf : juliensalsa.fr,  furius.ca, wikipédia et youtube.com, merci à ces sites pour leurs recherches et accès à la culture, pour toutes corrections où si vous souhaitez ajouter des informations : ameetdependanse@gmail.com)

 

La religion Yoruba, aussi appelée Regla Lucumi ou Regla Ocha-Ifa, est dominée par un Dieu suprême nommé Oloddumare. Il est source de l'ashé, l'énergie spirituelle de l'Univers. Oloddumare est l'unique Dieu, omnipotent et pur, créateur de tout ce qui existe, auteur du destin de tout être vivant et producteur de la vie. Oloddumare est la manifestation matérielle et spirituelle de tout ce qui est.
 Oloddumare n'est pas en contact direct avec les hommes qu'au travers de ses diverses manifestations comme Olorún (en contact direct) ou Olofin (contact indirect).






Dans la Santería, il existe 3 systèmes de divination principaux : le biagué, le diloggún et l'ifá.

La tradition yoruba a toujours utilisé les fêtes, les rythmes et les chants pour honorer ses divinités. Les chants sont des prières spécifiques pour attirer l'attention des Orishas, les dieux du panthéon yoruba.
Il existe trois types de tambours ou toque de santos (aggroupations religieuse) différents avec des fonctions très précises :

  • aberikolé, tambour joué uniquement en l'honneur d'un mort ou d'un ancêtre mort qui le demande ;
  • wemilere, güemilere ou güiro, tambour directement dedié à l'Orisha qui l'aurait demandé et sert à faire la fête. On n'utilise que des instruments acoustiques qui n'ont pas été consacrés ;
  • batá aña, directement dedié à l'Orisha qui l'a demandé et sert comme ebbó ou offrande spécifique. Les tambours utilisés, appelés tambor de fundamento, doivent être consacrés et ne peuvent être joués que par des hommes qui ont été initiés pour cette fonction, les omo aña. Traditionnellement, les musiciens doivent être des initiés mais certaines traditions modernes utilisent des percussionnistes qui n'ont suivi qu'un rituel appelé "lavar las manos". Dans les tambours aña vivent 3 divinités qui sont honorées à travers des rituels sacrés spécifiques.

Guiro a Eleggua

Oro Cantado Aberikolà 


Dans ces cérémonies participent les oloshas ou iworos (initiés) mais toute la communauté de croyants est admise, même si ses membres ne sont pas initiés. Les santeros dansent devant le tambour (si celui-ci est "de fundamento", c'est-à-dire s'il a été consacré) et les aleyos (non-initiés) dansent derrière eux. Aucun néophyte n'est autorisé à danser devant le tambour.

Pendant ce type de cérémonie, on ne boit pas de boisson alcoolisée à l'exception de celle demandée par un Orisha pour sa consommation personnelle. Généralement, on prépare un chekete pour l'offrir aux aleyos s'il est nécessaire mais toujours après la fin du tambour. Le chekete est une boisson préparée avec des oranges aigres, de l'eau, du sucre roux et quelques grains de maïs grillé qu'on a laissée reposer pendant 21 jours à l'ombre.

À l'exception du tambour aberikolá, les Orishas participent aux tambours pour s'amuser et donner des précieux conseils aux croyants. Dans ce cas, les Orishas se manifestent dans leur propre langue (yoruba ou créole).

Dans les tambours aberikolá, les Orishas "pleurent" pour démontrer leur peine de la perte d'un iworo. Pendant ce tambour, les Orishas ne "parlent" jamais. Ils arrivent, saluent et partent. Traditionnellement, dans un tambour aberikolá, c'est l'Orisha Oyá qui vient.

Durant les cérémonies, le chant et la danse peuvent être accompagnés par une grande variété d'ensembles de percussions. Parmi eux, le plus prestigieux de ces ensembles est constitué de 3 tambours bi-membranophones (la plus grande des deux membranes s'appelle l'enú et la plus petite, la chachá) en forme de sabliers appelés les tambours batás.



 Les batás sont considérés comme étant des manifestations de l'Orisha nommé Aña et qui ne peuvent être touchés et joués que par des initiés au culte d'Aña.Les tambours batá sont frappés à main nue des deux côtés en les tenant horizontalement sur les genoux. Il y a trois tambours de tailles différentes : le plus grand, l'iyá ou mayor (la mère), le moyen, l'itótele ou segundo et le petit, okónkolo. L'iyá est munie d'une rangée de sonnailles appelée chaworo ou chawori.

Les cérémonies se composent traditionnellement de 4 parties :
  • l'oru seco ;
  • l'oru cantado ;
  • l'iban balo ;
  • le cierre.
L'oru seco :

L'oru seco, plus traditionnellement appelé oru del igbodu, est la première section du tambour. Dans les anciennes terres yoruba, Igdobu était le lieu où les prêtes recevaient l'oracle. À cuba, c'est la zone ou la pièce de la maison, à l'écart, dans laquelle se trouve l'autel pour l'Orisha et utilisée pour la cérémonie. Durant l'oru seco, il n'y a pas de chant. Il est dit que les tambours batás "parlent". Cette partie n'est pas accessible à tout le monde.

Il existe 24 saluts pour les Orishas. L'ordre suivit ne diffère que peu entre différents tambours. L'Orisha, pour lequel est joué le tambour, est salué en dernier et non à sa place normale.

L'ordre généralement suivit est : Elegguá, Oggún, Ochosi, Obaloke, Inle, Babalú Ayé, Osain, Osun, Obatalá, Dadá, Oggue, Aggayú, Orunla, Orisha Oko, Ibedyi, Changó, Yewá, Oyá, Ochún, Yemayá, Obba et Oddudua.

Comme ces saluts sont directement joués pour les Orishas, certains percussionnistes considèrent cette partie comme la plus importante de la cérémonie.

L'oru cantado :

L'oru cantado, plus traditionnellement appelé oru del eya aranla, qui signifie "cérémonie dans la pièce principale", est la section durant laquelle tout le monde peut assister. Le chanteur principal, l'akpwon, guide la cérémonie. Tous les participants forment le chœur appelé ankori. L'akpwon commence avec une prière qui est immédiatement suivie par un appel de l'Iyá. Entre ensuite l'Itótele suivi de l'Okónkolo.

Comme dans l'oru seco, chaque Orisha est salué dans un ordre plus ou moins fixe. Les rythmes joués dans l'oru cantado sont parfois les mêmes que ceux joués pendant l'oru seco.

Un ordre assez fréquent est : Elegguá, Oggún, Ochosi, Orisha Oko, Inle, Babalú Ayé, Osain, Obatalá, Oddudua, Dadá, Obaloke, Aggayú, Ibedyi, Changó, Obba, Yewá, Oyá, Yemayá, Oshún et Orunla. Une fois de plus, l'Orisha pour qui est joué le tambour n'est pas joué dans l'ordre normal mais est placé à la fin.

L'iban balo :

Cette secion est la plus longue et est relativement libre dans l'ordre des toques et chants. On peut aussi lui donner le nom de fiesta (fête). Si quelqu'un est possédé par un Orisha, cela se produit à ce moment. C'est le chanteur principal qui dirige l'iban balo en choisissant le bon ordre afin de faire apparaître l'Orisha.

Le cierre :

C'est la dernière partie de la cérémonie religieuse. À l'image des 2 premières parties, elle est structurée.  

Cierre signifie "fermeture". Cette phase commence par un oru seco durant lequel les ancêtres ou eggúns et les Orishas liés à la mort son salués. Après quoi, différents toques pour leurs Orishas respectifs sont joués dans l'ordre suivant : Eggún, Oyá, Babalú Ayé, Osain, Yewá et Yemayá.

Durant le toque pour Yemayá, une personne imite cet Orisha en train de verser un sceau d'eau pour nettoyer spirituellement la pièce. Puis le sceau est sorti dans la rue où il est vidé de son contenu. Ce geste symbolise le nettoyage des énergies spirituelles dégagées durant le tambour. Le toque se termine quand le sceau est placé à l'envers face aux joueurs de batá. Avec ce signe, la partie seco du cierre se termine.

La première partie du cierre se poursuit par des chants pour Elegguá. Les tambours batá jouent le toque 
Laktopa. Ensuite, ils jouent la salida (sortie) durant laquelle des chants pour Elegguá et Olokun sont chantés.

Le tout dernier moment de la cérémonie est un court signe, le final, joué par les batás, marquant la fin du tambour.

Lazaro Ros : Orishas